Adieu à « l’Ange de Diên Biên Phu » - Par Joël de Lajudie

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Joël de Lajudie, aujourd'hui âgé de 85 ans, ancien "Para", adhérent à la 13ème section depuis 2018 et médaillé militaire depuis 2017, a rencontré plusieurs fois, Geneviève de Galard. Dans un texte magnifique et émouvant, il rend hommage à « l’Ange de Diên Biên Phu ».


Vendredi 7 juin, en la Cathédrale Saint Louis des Invalides, archi bondée, amis, généraux, amiraux, officiers supérieurs, officiers sous officiers, militaires, légionnaires avons eu droit à une exceptionnelle cérémonie (religieuse et militaire) pour les obsèques, de Madame Geneviève de Galard, héroïne de Diên Biên Phu.

Son mari, invalide, en chaise portée était présent près du cercueil de son épouse.

Son Ex. Mgr Antoine de Romanet de Beaune, Evêque aux armées françaises, assisté de plusieurs autres prêtres et servants officiait.

Sous les notes et doigts agiles de l’organiste, les chants, parfaitement sélectionnés, adaptés étaient repris à l'unisson par l'assistance venue nombreuse.


L’homélie prononcé par Mgr de Romanet sut dire toute l’horreur que vécut la jeune infirmière de moins de 30 ans se dévouant à l'extrême aux côtés de blessés dans l’ hôpital, plus que sommaire, creusé sous terre, dans la cuvette de Diên Biên Phu, nom si tristement célèbre.

Pilonnée sans relâche par le Viet Minh des jours et des nuits durant, jusqu’à la capitulatIon finale ordonnée par le Haut État Major français à Hanoï, Geneviève de Galard accompagna blessés et mourants avec un dévouement inouï, une force incroyable, une générosité sans faille, un don d’elle-même.

Elle accomplit l’impossible mission : celle de soigner dans des conditions particulièrement épouvantables et une absence presque totale de produits pharmaceutiques, réalisant l'exploit surhumain : apporter réconfort, douceur, soins, tendresse à des soldats blessés, exténués, saouls de détonations.

À l’extérieur de la Cathédrale, lorsque l’office religieux fut terminé 
la République reprenait ses droits.

Porté sur de solides épaules de légionnaires le cercueil posé sur un affût en bois fut déposé sur le sol pavé de la cour centrale des Invalides face à de nombreux détachements militaires venus rendre les Honneurs de la République.

Une très belle musique militaire accompagna toute la cérémonie extérieure.

En l’absence du Président de la République, retenu sur les plages du débarquement, la République Française était représentée par Sébastien Lecornu Ministre des armées.

Ce dernier prononça un beau discours à l’adresse de « l’Ange de Diên Biên Phu »

Tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la cathédrale, un carré, (très homogène, soudé, impeccable, repérable à leur béret amarante), regroupait des parachutistes parmi lesquels s’étaient faufilés quelques très sympathiques bérets verts : les anciens de la légion.

Bien que ne se connaissant pas ce groupe faisait immédiatement corps, dégageant une très grande cohésion pour Geneviève de Galard.

Tous étant venus pour accompagner cette illustre Dame; lui rendre un dernier hommage, lui dire adieu.